J'ai laissé Trophime malade


Nous lisons dans la deuxième épître à Timothée, au chapitre quatre, le verset 20. Arrêtons-nous sur la mention, pleine de vérité, de Paul, comme quoi il avait laissé Trophime malade à Milet.
Ailleurs (Act 21:29), ce dernier est appelé Trophime d’Éphèse. On peut donc supposer qu’il avait assisté  à l’exercice du ministère de Paul dans cette ville, et pourquoi pas, qu’il s’était converti à Dieu à cette occasion. Le travail de Paul dans cette ville fut tel, que la Bible précise que Dieu faisait des miracles extraordinaires par ses mains (Act 19:11). On peut supposer que Trophime fut un spectateur de ces choses. Il était à Troas dans cette fameuse réunion qui s’est prolongée fort tard, et au cours de laquelle Eutychus entraîné par le sommeil tomba du troisième étage et mourut (Act 20:4-5,9). Il était aux premières loges pour assister à la résurrection de ce jeune homme (v 12). C’est cet homme qui a été laissés malade par Paul.
Était-ce donc la fin de la guérison divine ? Mais le livre des Actes des apôtres mentionne encore dans son dernier chapitre plusieurs guérisons dues à la grâce et à la puissance de Dieu (Act 28:3-6,7-9).
Si Trophime appartenait à l’équipe missionnaire qui accompagnait Paul, il est un autre de ses collaborateurs, nommé Epaphrodite, qui fut mentionné dans l’épître aux Philippiens comme ayant été tout près de la mort, et relevé par Dieu (Phil 2:25-27).
La cause de l’absence de guérison était-elle dans la vie de Trophime ? Le texte n’en dit rien, et il convient donc de ne pas faire parler ce silence ! Ailleurs, Paul mentionnera des désordres non réglés comme cause de maladie et même de mort (1 Cor11:30). Mais pour Trophime : aucune mention de ce genre.
Établissons avec la Parole de Dieu quelques points de repères en rapport avec des malades non guéris.
La première chose qu’il faut rappeler, c’est que la sphère première de l’exercice des dons de puissance, c’est l’évangélisation. Le schéma du nouveau testament est le suivant : l’Évangile de Dieu (pas autre chose) est prêché. Cet Évangile, comme la manière de le prêcher, présentent aux auditeurs la possibilité de la repentance envers Dieu et de la foi en Jésus-Christ. Les miracles qui accompagnent cette prédication sont alors des signes : Dieu donne un signal à ceux qui s’approchent de Lui. Je vous livre ici une anecdote qui peut nous troubler : dans une contrée qui découvre l’Évangile, de nombreux miracles ont eu lieu, dont certains aveugles guéris. Or, dans une assemblée chrétienne constituée par la prédication de l’Évangile de Dieu figurait une chrétienne aveugle. À l’interrogation d’un occidental, le responsable a répondu ceci : « elle n’a pas besoin d’être guérie, puisqu’elle est sauvée » ! Cette réaction spontanée et pleine de candeur n’est pas « parole d’évangile » : des malades chrétiens peuvent être guéris, comme Epaphrodite cité plus haut. Mais elle a le mérite de resituer les choses : c’est le salut qui est primordial, et il convient qu’il soit sans cesse « réhaussé » à nos yeux et dans nos coeurs.
Et si cette mention de la lecture d’introduction, loin de servir de prétexte à l’incrédulité, visait à nous donner une claire intelligence de la vie de la foi dans l’existence ?
Elle ne peut en effet servir de prétexte tant il est vrai que Dieu a manifesté tellement de guérisons tout au long des siècles. Nous parlons ici de la guérison divine, qu’il ne faut pas confondre avec la guérison obtenue par des moyens humains. On ne peut oublier tout ce que Dieu a fait devant un cas ou plusieurs, de malades chrétiens non guéris.
Qu’en est-il de la vie de la foi dans l’existence ? La vie chrétienne est une vie surnaturelle vécue dans le naturel.
Vie surnaturelle : Chris est vivant ! C’est le Saint Esprit qui nous a régénérés et qui produit la vie céleste en nous.
Mais cette vie est vécue dans le naturel : les chrétiens ne sont pas devenus des extraterrestres. Ils rient et ils pleurent ; ils ont des relations sociales qui les accablent ou les réjouissent ; ils ont un travail qui est pénible ou épanouissant. Et : les chrétiens sont tous morts ! Même Dorcas qui fut pourtant ressuscitée par Pierre (Act 9:40). Ils sont morts en martyres, dans leur sommeil, de vieillesse, et aussi de cet affaiblissement physique dont on ne se relève pas ! Lisons dans le deuxième livre des Rois, au chapitre 13, le verset 14. Même le prophète Élisée fut atteint de maladie, et cette maladie l’amena à la mort. Toutefois, il mourut en dehors de tout affaiblissement spirituel comme le récit le montre bien. Le surnaturel ne chasse pas le naturel dans ce domaine.
Enfin, concluons par deux lectures, dans l ‘épître aux Romains, au chapitre huit, le verset 23, et dans la deuxième épître aux Corinthiens, le chapitre cinq, les versets 2 et 4. « Nous soupirons en nous-mêmes», « nous gémissons », « nous gémissons, accablés ». Toutes ces expressions en rapport avec le corps, ses limites, ses faiblesses, son dépérissement. L’apôtre Paul avait connu et pratiqué la guérison divine, ce qui ne l’empêchait pas d’écrire ces mots. Mais quelle est donc l’adoption, la rédemption du corps ? Rien d’autre que sa transformation à la ressemblance du corps glorifié de Jésus. Alors, il sera revêtu d’incorruptibilité, et donc affranchi du mal, de la maladie, de la faiblesse, de la douleur. Voilà ce que nous attendons, même après avoir été guéris divinement.
Trophime malade à Milet fut probablement une peine pour l’apôtre Paul, mais en aucun cas un prétexte pour se retirer de la foi.

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