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Affichage des articles du avril, 2020

La vraie consolation

Le fidèle: Tout ce que je puis désirer ou imaginer pour ma consolation, je ne l'attends point de cette vie, mais de l'autre. Quand je posséderais seul tous les biens du monde, quand je jouirais seul de tous ses délices, il est certain que tout cela ne durerait pas longtemps. Ainsi, mon âme, tu ne peux trouver de soulagement véritable et de joie sans mélange qu'en Dieu, qui console les pauvres et relève les humbles. Attends un peu, mon âme, attends sa divine promesse, et tu posséderas dans le ciel tous les biens en abondance. Si tu recherches trop avidement les biens présents, tu perdras les biens éternels et célestes. Use des uns et désire les autres. Aucun bien temporel ne saurait te rassasier parce que tu n'as point été créée pour en jouir.   Quand tu posséderais tous les biens créés, ils ne pourraient te rendre heureuse ni contente - en Dieu, qui a tout créé, en lui seul est ta félicité et tout ton bonheur. Bonheur non pas tel que se le figurent et que l'aimen

Rapporter tout à Dieu

Jésus-Christ: Mon fils, je dois être ton objectif suprême et dernier, si véritablement tu désires être heureux. Cette vue purifiera tes affections, qui s'abaissent trop souvent jusqu'à toi et aux créatures. Car si tu te recherches en quelque chose, aussitôt tu tombes dans la langueur et la sécheresse. Rapporte donc principalement tout à moi, parce que c'est moi qui t'ai tout donné. Considère chaque bien comme découlant du souverain bien, et songe que dès lors ils doivent tous remonter à moi comme à leur origine.   En moi comme dans une source intarissable, le petit et le grand, le pauvre et le riche puisent l'eau vive, et ceux qui me servent volontairement et de coeur recevront grâce sur grâce. Mais celui qui cherchera sa gloire hors de moi, ou sa jouissance dans un autre bien que moi, sa joie ne sera ni vraie ni solide, et son coeur, toujours à la gêne, toujours à l'étroit, ne trouvera que des angoisses. Ne t'attribue donc aucun bien, et n'attribue à

Paroles intérieures de Jésus à l'âme fidèle

J'écouterai ce que le Seigneur Dieu dit en moi. Heureuse l'âme qui entend le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de sa bouche la parole de consolation! Heureuses les oreilles toujours attentives à recueillir ce souffle divin, et sourdes au bruit du monde! Heureuses, encore une fois, les oreilles qui écoutent non la voix qui retentit au-dehors, mais la vérité qui enseigne au-dedans! Heureux les yeux qui, fermés aux choses extérieures, ne contemplent que les intérieures! Heureux ceux qui pénètrent les mystères que le coeur recèle, et qui, par des exercices de chaque jour, tâchent de se préparer de plus en plus à comprendre les secrets du Ciel! Heureux ceux dont la joie est de s'occuper de Dieu et qui se dégagent de tous les embarras du siècle! Considère ces choses, ô mon âme, et ferme la porte de tes sens, afin que tu puisses entendre ce que le Seigneur ton Dieu dit en toi.   Voici ce que dit ton bien-aimé: Je suis votre salut, votre paix et votre vie. Demeur

La Croix de Jésus-Christ a peu d'amis

Il y en a beaucoup qui désirent le céleste royaume de Jésus, mais peu consentent à porter sa Croix. Beaucoup souhaitent ses consolations, mais peu aiment ses souffrances. Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de ses privations. Tous veulent partager sa joie - mais peu veulent souffrir quelque chose pour lui. Plusieurs suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de sa passion. Plusieurs admirent ses miracles - mais peu goûtent l'ignominie de sa Croix. Plusieurs aiment Jésus pendant qu'il ne leur arrive aucune adversité. Plusieurs le louent et le bénissent, tandis qu'ils reçoivent ses consolations. Mais si Jésus se cache et les délaisse un moment, ils tombent dans le murmure ou dans un excessif abattement.   Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour eux-mêmes, le bénissent dans toutes les tribulations et dans l'angoisse du coeur comme dans les consolations les plus douces. Et quand il ne voudrait jamais l

L'intimité que l'amour établit entre Jésus et l'âme fidèle

Quand Jésus est présent, tout est doux et rien ne semble difficile - mais quand Jésus se retire, tout fatigue. Quand Jésus ne parle pas au-dedans, nulle consolation n'a de prix - mais si Jésus dit une seule parole, on est merveilleusement consolé. Marie-Madeleine ne se leva-t'elle pas aussitôt du lit où elle pleurait, lorsque Marthe lui dit: Le maître est là et t'appelle ? Heureux moment où Jésus appelle des larmes à la joie de l'esprit! Combien, sans Jésus, n'êtes-vous pas aride et insensible! Et quelle vanité, quelle folie, si vous désirez autre chose que Jésus-Christ! Ne serait-ce pas une plus grande perte que si vous aviez perdu le monde entier ?   Que peut vous donner le monde sans Jésus ? Etre sans Jésus, c'est un insupportable enfer - être avec Jésus, c'est un paradis de délices. Si Jésus est avec vous, nul ennemi ne pourra vous nuire. Qui trouve Jésus trouve un trésor immense, ou plutôt un bien au-dessus de tout bien. Qui perd Jésus perd plus et b

Aimer Jésus-Christ par-dessus toutes choses

Heureux celui qui comprend ce que c'est que d'aimer Jésus, et de se désintéresser de soi-même à cause de Jésus. Il faut que notre amour pour lui nous détache de tout autre amour, parce que Jésus veut être aimé seul par-dessus toutes choses. L'amour de la créature est trompeur et passe bientôt - l'amour de Jésus est stable et fidèle. Celui qui s'attache à la créature tombera avec elle - celui qui s'attache à Jésus sera pour jamais affermi. Aimez et conservez pour ami Celui qui ne vous quittera point alors que tous vous abandonneront, et qui, quand viendra votre fin, ne vous laissera point périr. Que vous le vouliez ou non, il vous faudra un jour être séparé de tout.   Vivant et mourant, tenez-vous donc près de Jésus et confiez-vous à la fidélité de celui qui seul peut vous secourir lorsque tout vous manquera. Tel est votre bien-aimé, qu'il ne veut point de partage - il veut posséder seul votre coeur et y régner comme un roi sur le trône qui est à lui. Si v

Qui es-tu ?

Nous ne devons pas trop compter sur nous-mêmes, parce que souvent la grâce et le jugement nous manquent. Nous n'avons en nous que peu de lumière, et ce peu, il est aisé de le perdre par négligence. Souvent nous ne nous apercevons pas combien nous sommes aveugles au-dedans de nous. A de mauvaises actions souvent nous donnons de pires excuses. Quelquefois nous sommes mus par la passion et nous croyons que c'est par le zèle. Nous relevons de petites fautes dans les autres et nous nous en permettons de plus grandes. Nous sommes prompts à sentir et peser ce que nous supportons de la part des autres - mais tout ce qu'ils ont à supporter de nous, nous n'y songeons point. Qui se jugerait équitablement soi-même, sentirait qu'il n'a droit de juger personne sévèrement.   [...]   Vous ferez de grands progrès si vous vous dégagez de tous les soins du temps. Vous serez, au contraire, fatigué bien vite, si vous comptez pour quelque chose ce qui n'est que de ce monde. Q

Pacifique

Conservez-vous premièrement dans la paix: et alors vous pourrez la donner aux autres. Le pacifique est plus utile que le savant. Un homme passionné change le bien en mal, et croit le mal aisément. L'homme paisible et bon ramène tout au bien. Celui qui est affermi dans la paix ne pense mal de personne - mais l'homme inquiet et mécontent est agité de divers soupçons: il n'a jamais de repos, et n'en laisse point aux autres. Il dit souvent ce qu'il ne faudrait pas dire, et ne fait pas ce qu'il faudrait faire. Attentif aux devoirs des autres, il néglige ses propres devoirs. Ayez donc premièrement du zèle pour vous-même, et vous pourrez ensuite avec justice l'étendre sur le prochain.   Vous savez bien colorer et excuser vos fautes, et vous ne voulez pas recevoir les excuses des autres. Il serait plus juste de vous accuser vous-même et d'excuser votre frère. Si vous voulez qu'on vous supporte, supportez aussi les autres. Voyez combien vous êtes loin enco

Un humble abandon

Inquiétez-vous peu qui est pour vous ou contre vous - mais prenez soin que Dieu soit avec vous en tout ce que vous faites. Ayez la conscience pure et Dieu prendra votre défense. Toute la malice des hommes ne saurait nuire à celui que Dieu veut protéger. Si vous savez vous taire et souffrir, Dieu sans doute vous assistera. Il sait le temps et la manière de vous délivrer: abandonnez-vous donc à lui. C'est de Dieu que vient le secours, c'est lui qui délivre de la confusion. Il est souvent très utile, pour nous retenir dans une plus grande humilité, que les autres soient instruits de nos défauts et qu'ils nous les reprochent.   Quand un homme s'humilie de ses défauts, il apaise aisément les autres et se concilie sans peine ceux qui sont irrités contre lui. Dieu protège l'humble et le délivre, il aime l'humble et le console, il s'incline vers l'humble et lui prodigue ses grâces, et après l'abaissement, il l'élève dans la gloire. Il révèle à l'h

Supporter les défauts d'autrui

Ce que l'homme ne peut corriger en soi ou dans les autres, il doit le supporter avec patience, jusqu'à ce que Dieu en ordonne autrement. Songez qu'il est peut-être mieux qu'il en soit ainsi, pour vous éprouver dans la patience, sans laquelle nos progrès sont peu de chose. Vous devez cependant prier Dieu de vous aider à vaincre ces obstacles, ou à les supporter avec douceur.   Si quelqu'un, averti une ou deux fois, ne cède point, ne contestez point avec lui - mais confiez tout à Dieu, qui sait tirer le bien du mal, afin que sa volonté s'accomplisse et qu'il soit glorifié dans tous ses serviteurs. Appliquez-vous à supporter patiemment les défauts et les infirmités des autres, quelles qu'ils soient, parce qu'il y a aussi bien des choses en vous que les autres ont à supporter. Si vous ne pouvez vous rendre tel que vous voudriez, comment pourrez-vous faire que les autres soient selon votre convenance ? Nous aimons que les autres soient exempts de défau

Eviter les jugements téméraires

Tournez les yeux sur vous-même, et gardez-vous de juger les actions des autres. En jugeant les autres, l'homme se fatigue vainement - il se trompe le plus souvent, et commet beaucoup de fautes - mais en s'examinant et se jugeant lui-même, il travaille toujours avec fruit. D'ordinaire nous jugeons les choses selon l'inclination de notre coeur, car l'amour-propre altère aisément en nous la droiture du jugement. Si nous n'avions jamais en vue que Dieu seul, nous serions moins troublés quand on résiste à notre sentiment.   Mais souvent il y a quelque chose hors de nous, ou de caché en nous, qui nous entraîne. Plusieurs se recherchent secrètement eux-mêmes dans ce qu'ils font, et ils l'ignorent. Ils semblent affermis dans la paix lorsque tout va selon leurs désirs - mais éprouvent-ils des contradictions, aussitôt ils s'émeuvent et tombent dans la tristesse. La diversité des opinions produit souvent des discussions entre concitoyens, et même entre les s

L'avantage de l'adversité

Il nous est bon d'avoir quelquefois des peines et des contrariétés, parce que souvent elles rappellent l'homme à son coeur, et lui font sentir qu'il est en exil, et qu'il ne doit mettre son espérance en aucune chose du monde. Il nous est bon de souffrir quelquefois des contradictions, et qu'on pense mal ou peu favorablement de nous, quelques bonnes que soient nos actions et nos intentions. Souvent cela sert à nous prémunir contre la vaine gloire. Car nous avons plus d'empressement à chercher Dieu, qui voit le fond du coeur, quand les hommes au-dehors nous rabaissent et pensent mal de nous.   C'est pourquoi l'homme devrait s'affermir tellement en Dieu, qu'il n'eût pas besoin de chercher tant de consolations humaines. Lorsque, avec une volonté droite, l'homme est troublé, tenté, affligé de mauvaises pensées, il reconnaît alors combien Dieu lui est nécessaire, et qu'il n'est capable d'aucun bien sans lui. Alors il s'attris

Prévoyance dans les actions

Il ne faut pas croire à toute parole, ni obéir à tout mouvement intérieur, mais peser chaque chose selon Dieu, avec prudence et avec une longue attention. Hélas! nous croyons et nous disons plus facilement des autres le mal que le bien, tant nous sommes faibles. Mais les parfaits n'ajoutent pas foi aisément à tout ce qu'ils entendent, parce qu'ils connaissent l'infirmité de l'homme, enclin au mal et léger dans ses paroles.   C'est une grande sagesse que de ne point agir avec précipitation, et de ne pas s'attacher obstinément à son propre sens. Il est encore de la sagesse de ne pas croire indistinctement tout ce que les hommes disent, et ce qu'on a entendu et cru, de ne point aller aussitôt le rapporter aux autres. Prenez conseil d'un homme sage et de conscience - et laissez-vous guider par un autre qui vaille mieux que vous, plutôt que de suivre vos propres pensées. Une bonne vie rend l'homme sage selon Dieu, et lui donne une grande expérience

Méprise les vanités du monde!

Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, dit le Seigneur. Ce sont les paroles de Jésus-Christ, par lesquelles il nous exhorte à prendre comme modèle sa conduite et sa vie, si nous voulons être vraiment éclairés et délivrés de tout aveuglement du coeur. Que notre principale étude soit donc de méditer la vie de Jésus-Christ.   L'enseignement de Jésus-Christ surpasse celui des saints, et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée. Mais il arrive que plusieurs, à force d'entendre l'Evangile, n'en sont que peu touchés, parce qu'ils n'ont point l'esprit de Jésus-Christ. Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ? Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne.   Que vous sert de raisonner profondément sur la Trinité, si vous n'êtes pas humble, et que par-là vous déplaisez à la Trinité ? Certes, les discours sublimes ne font pas l'homme juste et saint, mais une vie pure rend cher à Dieu. J&#