On raconte qu’un naturaliste célèbre croyait en un Dieu créateur. Mais il ne croyait pas que ce Dieu puisse s’occuper des hommes qui sont des petites créatures. Dans son jardin un jour, il remarqua une fourmilière, recouverte de fourmis. Celles-ci semblèrent prises de panique, comme si un grand danger les menaçait. Le naturaliste se rendit compte que cette panique était due à son ombre qui se projetait sur la fourmilière. «Si seulement ces pauvres fourmis pouvaient savoir combien je m’intéresse à elles, et combien je ne désire pas les effrayer, se dit-il, car alors ma présence ne leur causerait aucune agitation…». Puis, poursuivant cette pensée, le savant en arriva à se demander s’il était possible à un homme de communiquer à des fourmis. «Non se dit-il, c’est impossible. En fait, pour qu’un homme puisse enseigner à une fourmi ce qu’il est et quelles sont ses pensées et ses intentions vis-à-vis des fourmis, il faudrait tout d’abord qu’il devienne fourmi lui-même !» Mais to