Définir la vie

Il nous faut absolument connaître ce secret d'une vie spirituelle plus profonde, et le mettre en pratique, car il nous fait entrer dans la paix de Christ et le repos de la foi !

Dans mon article précédent, je me suis efforcée de régler la question du caractère biblique de l'expérience que nous appelons parfois "la vie chrétienne plus profonde". Pour moi, le verset qui décrit le mieux cette vie chrétienne plus profonde est le suivant : "Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu" (Colossiens 3:3).

Je considère comme une vérité abondamment établie par les Ecritures que les Chrétiens disposent, en Jésus-Christ le Seigneur, d'une vie de repos spirituel profond et de victoire continuelle. Mais cette vie est en général très éloignée de l'expérience ordinaire des Chrétiens. Pourtant, la Bible nous présente un Sauveur capable de nous sauver de la puissance de nos péchés, tout comme il nous a délivrés de la culpabilité du péché.

A présent, nous allons étudier en quoi consiste exactement cette vie cachée avec Christ en Dieu, et en quoi elle diffère de toutes les autres expériences chrétiennes.

Pour résumer, je dirais qu'il s'agit tout simplement de laisser le Seigneur Se charger de nos fardeaux, et diriger nos affaires à notre place, au lieu d'essayer de le faire nous-mêmes.

La plupart des Chrétiens ressemblent à un homme marchant péniblement le long d'une route, ployant sous un lourd fardeau. Un véhicule s'approche de lui, et le conducteur lui offre aimablement de le prendre en charge. Le voyageur accepte avec joie et s'assoit dans le véhicule, mais il continue à ployer sous le fardeau, qu'il garde toujours sur ses épaules. L'aimable conducteur lui dit : "Mais pourquoi ne déposez-vous pas votre fardeau ?" Le voyageur lui répond : "Oh, je crois que c'est déjà trop gentil à vous de me proposer de monter dans votre véhicule, et je n'ose pas vous demander de vous charger aussi de mon fardeau !" C'est ainsi que les Chrétiens, qui se sont consacrés au Seigneur Jésus pour qu'Il les prenne en charge, continuent malgré tout à ployer sous le poids de leurs fardeaux, qu'ils persistent à vouloir porter tout au long de leur voyage terrestre.

Quand je parle de fardeaux, je veux parler de tout ce qui nous trouble, que ce soit sur le plan spirituel ou sur le plan matériel.

Le premier des fardeaux, c'est nous-mêmes ! Le plus lourd fardeau que nous ayons à porter dans notre vie est celui du "moi". Les choses qui nous troublent et nous inquiètent le plus, et qui sont la cause la plus fréquente de paralysie et de liens, sont celles qui concernent notre vie quotidienne, nos sentiments, nos dispositions, nos faiblesses, nos tentations, nos traits particuliers de caractère, et nos soucis intérieurs de toutes sortes. Par conséquent, le premier fardeau dont nous devons nous décharger est celui de notre "moi".

Vous devez donc complètement confier aux soins du Seigneur tout ce qui concerne votre nature et vos expériences intérieures ou extérieures, et vous devez les laisser entre Ses mains. C'est Lui qui vous a créé. C'est donc Lui qui vous comprend le mieux, et qui sait comment vous diriger. Vous devez Lui faire entièrement confiance. Dites-Lui : "Seigneur, je m'abandonne à Toi. J'ai fait tout mon possible pour diriger ma vie moi-même, et pour faire de moi celui que je sais que je devrais être. Mais j'ai toujours échoué. Maintenant, je T'abandonne toute ma vie. Prends complètement possession de moi. Travaille en moi selon tout le bon plaisir de Ta volonté. Transforme-moi, façonne-moi pour que je devienne un vase d'honneur propre à Ton service. Je me livre entre Tes mains, et je crois que, selon Ta promesse, Tu vas me transformer en vase d'honneur, sanctifié, propre à l'usage que Tu veux faire de moi, et préparé pour toute bonne oeuvre".

Après avoir fait cela, vous devez rester dans le repos, et dans une confiance absolue et continuelle en votre Dieu.

Ensuite, vous devez vous décharger de tout fardeau, quel qu'il soit : votre santé, votre réputation, votre ministère chrétien, votre foyer, vos enfants, votre travail, vos employés si vous en avez. Bref, vous vous déchargez complètement de tout ce qui vous concerne, de tout ce qui concerne votre vie intérieure ou extérieure.

Les Chrétiens confient toujours au Seigneur le salut de leur âme et leur éternité, parce qu'ils savent, sans l'ombre d'un doute, qu'ils ne peuvent pas s'occuper eux-mêmes de ce problème. Mais pour ce qui concerne toutes les choses de leur vie quotidienne, ils veulent continuer à s'en charger, et à les porter sur leurs épaules. Peut-être n'osent-ils pas confesser que ce serait trop demander au Seigneur de S'en occuper Lui-même ? Sans doute n'osent-ils pas Lui demander de Se charger aussi de leurs fardeaux quotidiens ?

Je connais une soeur en Christ qui avait un très lourd fardeau. Elle en perdait son sommeil et son appétit, et elle courait le danger de voir sa santé gravement affectée. Un jour, alors que son fardeau était particulièrement lourd, elle remarqua sur une table, près d'elle, un petit traité intitulé : "La foi d'Hannah". Attirée par le titre, elle le prit et commença à le lire, sans se douter que ce traité allait produire une révolution dans sa vie. C'était l'histoire d'une pauvre femme qui avait vécu dans une pleine victoire, tout au long d'une existence de souffrances particulièrement dures. Dans ce traité, elle racontait sa vie à une amie qui venait la visiter. A la fin, cette amie lui dit, remplie de compassion : "Oh, Hannah, je ne comprends pas comment tu as pu porter de tels fardeaux !" Hannah répondit aussitôt : "Mais ce n'est pas moi qui les ai portés ! C'est le Seigneur !" Son amie lui dit :"Oui, je sais, c'est ainsi que nous devons faire. Nous devons apporter nos problèmes au Seigneur". Hannah répliqua : "Oui, mais nous devons faire plus que cela. Nous devons les laisser complètement au Seigneur ! La plupart des Chrétiens Lui apportent bien leurs fardeaux, mais ils les reprennent aussitôt, et ils restent toujours aussi soucieux et malheureux. Moi, je Lui ai donné mes problèmes, et je les Lui ai laissés, au point de les oublier ! Si mes soucis reviennent, je les Lui donne à nouveau. Je ne manque jamais de le faire, à tel point que je finis même par oublier que j'ai des soucis et des problèmes, et je suis dans un repos parfait !"

Mon amie chrétienne fut très frappée par cette manière de faire, et décida de faire de même. Elle ne pouvait pas changer les circonstances de sa vie, mais elle pouvait confier au Seigneur tous ses problèmes, en Lui faisant confiance pour la solution. Elle crut ensuite que le Seigneur S'en était bien chargé, et elle Lui confia son anxiété et ses soucis, en se déchargeant sur Lui de toute responsabilité. Dès que ses soucis revenaient, elle les portait au Seigneur. Finalement, bien que les circonstances soient restées les mêmes, elle put malgré tout garder son âme dans une paix parfaite. Elle se rendit compte qu'elle avait découvert un merveilleux secret. A partir de ce moment-là, elle ne tenta plus jamais de se charger de ses propres fardeaux, ni d'essayer de résoudre elle-même ses problèmes.

Ce secret qui lui avait apporté la paix pour ses problèmes extérieurs, lui donna aussi une paix encore plus profonde pour ses problèmes intérieurs. Car ces derniers étaient encore plus difficiles à gérer que les premiers. Elle abandonna tout son être au Seigneur, tout ce qu'elle était, comme tout ce qu'elle avait, croyant qu'Il prenait en charge ce qu'elle lui avait confié. Elle cessa de s'agiter et de se faire du souci, et sa vie fut baignée de soleil, dans la joie d'appartenir à Dieu. C'était cela, la vie chrétienne plus profonde ! Elle avait découvert ce secret tout simple ! Non seulement cela, mais elle put désormais obéir à ce commandement : "Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ" (Phil. 4:6-7).

On pourrait dire encore beaucoup de choses au sujet de cette vie cachée avec Christ en Dieu. Il y aurait encore beaucoup de détails à décrire, au sujet de tout ce que le Seigneur fait pour tous ceux qui s'abandonnent ainsi entre Ses mains. Mais nous avons montré quel était le coeur du problème. Le Chrétien qui s'est emparé de ce secret a découvert la clef qui lui ouvrira tous les trésors de la Maison de Dieu.

Je crois que je vous ai donné soif de vivre cette vie bénie. N'aimeriez-vous pas être délivré de tous vos fardeaux ? N'éprouvez-vous pas le désir ardent de confier la solution des problèmes insolubles de votre vie à Celui qui est capable de les régler ? N'êtes-vous pas fatigué, épuisé ? Le repos dont je vous parle ne vous semble-t-il pas bien doux ?

Rappelez-vous la sensation délicieuse de repos que vous avez parfois éprouvé en vous mettant au lit, le soir, après une journée de dur travail ! Quelle délicieuse sensation, quand vous avez commencé à relaxer tous vos muscles, et quand vous avez laissé votre corps s'abandonner à la parfaite douceur de votre confort ! La fatigue du jour aura au moins cessé pendant quelques heures, et vous vous êtes débarrassé de tout le fardeau de votre journée. Vous n'avez plus à supporter ces douleurs dans votre tête ou dans votre dos éprouvés. Vous vous abandonnez au confort de votre lit, dans une confiance absolue, et il vous a donné ce repos, sans aucun effort de votre part, sans aucune tension, sans même que vous y pensiez ! Vous vous êtes reposé !

Mais supposez que vous ayez commencé à douter de la solidité ou de la stabilité de votre lit, et que vous ayez redouté qu'à tout moment il s'effondre sous votre poids et vous laisse choir sur le sol. Comment auriez-vous pu vous reposer ? Tous vos muscles auraient sans doute été tendus dans le vain effort de vous retenir, et votre fatigue aurait été encore plus grande que quand vous vous êtes mis au lit !

Que cette petite analogie vous enseigne ce que cela signifie "se reposer dans le Seigneur". Que votre âme "s'allonge" sur Sa volonté parfaite, au moment où votre corps s'allonge sur votre lit ! Relâchez toute tension et rejetez tout fardeau ! Abandonnez-vous parfaitement, mettez-vous à l'aise et installez-vous confortablement dans le Seigneur, certain que vous êtes en parfaite sécurité quand c'est Lui qui vous soutient !

Votre part, c'est tout simplement vous reposer ! Sa part est de vous soutenir, et Il ne peut pas échouer !

On pourrait prendre une autre analogie, que notre Seigneur a Lui-même abondamment employée. C'est la comparaison avec ce que fait un petit enfant. "Jésus leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas ; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point" (Marc 10:14-15).

Quelles sont les caractéristiques d'un petit enfant, et comment vit-il ? Il vit par la foi, et sa principale caractéristique est l'insouciance. Il vit dans une totale confiance, du début à la fin de l'année ! Il fait confiance à ses parents, à ceux qui s'occupent de lui, à ses professeurs… Il fait même entièrement confiance à des personnes qui ne sont pas réellement dignes de confiance, parce que c'est dans sa nature de faire confiance. Et cette confiance est abondamment récompensée ! Il ne cherche pas à gagner sa vie, et pourtant tout lui est donné. Il ne s'occupe pas du lendemain, ne forme aucun projet d'avenir, et pourtant, quelqu'un conçoit des projets pour lui. Il trouve des sentiers tout tracés, qui s'ouvrent chaque jour et chaque heure devant lui. Il va et vient dans la maison de son père, parfaitement à l'aise, dans un abandon complet, profitant de toutes les bonnes choses qu'elle contient, sans avoir dépensé un seul sou pour les obtenir ! La peste peut éclater dans les rues de sa ville, il ne s'en soucie pas. La famine et le feu peuvent faire rage autour de lui, il reste dans une totale insouciance et un parfait repos, sous la tendre protection de son père. Il vit pleinement le moment présent, et reçoit chaque jour, de la main de son père, tout ce dont il a besoin pour sa vie, sans jamais se poser des questions.

Un jour, j'ai rendu visite à un couple très riche. Ils n'avaient qu'un seul enfant, qu'ils avaient entouré de tout l'amour et de toute la tendresse que des êtres humains peuvent donner. En regardant cet enfant courir dans toute la maison, libre et heureux, dans la joyeuse insouciance de l'enfance, je pensai que c'était là l'image de ce qu'était notre merveilleuse position, en tant qu'enfants dans la Maison de notre Père Céleste. Et je me dis : "Rien n'attristerait plus ceux qui aiment et qui entourent cet enfant, que de le voir commencer à s'inquiéter et à se faire du souci pour sa vie, sa nourriture, ses vêtements, son éducation future et les dépenses que tout cela doit occasionner ! A combien plus forte raison le coeur rempli d'amour de notre Dieu et Père doit-il être attristé, et même affligé, en voyant Ses enfants remplis de tant d'anxiété, de soucis et d'angoisses !"

Quelle est la personne dont on s'occupe le plus dans une famille ? N'est-ce pas le petit enfant ? Plus il est petit, et plus il nécessite de soins et d'attention. Quelqu'un a écrit ceci : "Un bébé ne travaille pas et ne se fatigue pas. Pourtant, on le nourrit, on l'habille et on l'aime. Et il est un sujet de joie pour tous !" Mais lui-même n'est-il pas le plus heureux ?

Ainsi, cette vie de foi dont je vous parle consiste simplement en ceci : être un enfant dans la Maison de notre Père. Cette simple vérité doit être suffisante pour transformer n'importe quelle vie fatiguée et chargée en vie comblée de bénédiction et de repos !

Votre coeur n'est-il pas réjoui quand vous regardez vos propres enfants vivre dans une pleine confiance et une parfaite liberté ? Que cela vous montre quelle doit être votre propre attitude envers Dieu ! Installez-vous entre Ses mains, et apprenez littéralement à ne vous soucier de rien ! Et vous comprendrez ce que signifie ce verset : "Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus-Christ". Ils seront mieux gardés que par une garnison !

Notez bien que le Seigneur a dit : "Ne vous inquiétez de rien !" Dans ce "rien," il y a tous les sujets possibles d'anxiété, à l'intérieur comme à l'extérieur de vous-même ! Nous sommes continuellement tentés de penser que c'est notre devoir de nous inquiéter de quelque chose. Peut-être pensons-nous ceci : "Mais oui ! Il est parfaitement juste de ne m'inquiéter de rien, de manière générale, et sur le plan spirituel, où l'anxiété est à rejeter. Mais il y a des domaines où ce serait un péché que de ne pas s'inquiéter, par exemple, pour ceux que nous aimons, pour les affaires de mon église, pour la défense de la vérité, ou même pour mon travail. On serait vraiment déséquilibré si l'on ne s'inquiétait pas de ces choses !" Ou encore, vous pourriez aussi penser : "Oui, il est juste de remettre aux soins du Seigneur ceux que nous aimons et toutes les choses extérieures de notre existence. Mais pour tout ce qui concerne notre vie intérieure, nos expériences spirituelles, nos tentations, nos péchés tenaces, notre croissance dans la grâce, et toutes ces choses semblables, il est juste que nous nous en soucions. Car si nous ne nous en soucions pas, ces choses seront négligées".

A toutes ces pensées, et à toutes les autres semblables, nous n'opposerons qu'une seule réponse : "Ne vous inquiétez de rien !"

"C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine" (Matthieu 6:25-34).

Les exemples que choisit le Seigneur, pour nous montrer que nous ne devons pas nous inquiéter, sont tout simples : les lys des champs et les oiseaux du ciel nous sont donnés comme modèles, pour nous montrer quelle est la vie que nous devons vivre devant Dieu. Les oiseaux se réjouissent de voir leur Dieu pourvoir à leur nourriture, et les lys croissent au soleil. Nous aussi, rejetant toute anxiété et toute crainte, faisons de même !

(Hannah W. Smith dans Le secret du chrétien pour une vie heureuse)

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