Le Royaume de Dieu : une pierre rejetée
En étudiant les textes, nous trouvons que le message de Jésus a été le Royaume de Dieu.
Quand nous étudions "l'histoire de l'Église chrétienne" (*), nous trouvons que son message est relatif à l'Église. Pourquoi donc s'est-elle supplantée au Royaume ? Jésus avait voulu qu'elle soit subordonnée au Royaume et devienne sa servante. Nous avons renversé l'ordre.
Jésus a dit : "Le Royaume ne peut pas s'observer à la vue", il travaille silencieusement, dans le secret, comme le levain dans la pâte. Nous nous sommes attachés à l'Église, justement parce qu'elle est visible, tangible, peut être observée par des bâtiments, des statistiques, des formes extérieures. Nous avons insisté sur les apparences, c'est pourquoi nous avons pris le côté extérieur, l'Église. Mais le Royaume est plus chrétien que l'Église dans sa conception, car il obéit à la loi fondamentale chrétienne exigeant que l'on se perde soi-même pour se retrouver. Le Royaume va plus loin que l'Église.
Si vous en doutez, demandez-vous : "L'Église est-elle un fondement suffisant pour édifier la nouvelle société ?" Bien sûr que non. Ce fut l'erreur du Moyen-Age. Alors, le Royaume de Dieu est-il un fondement suffisant ? Oui. Et cette pierre, rejetée par les bâtisseurs, est devenue la pierre d'angle. C'est la seule fondation possible.
Royaume de Dieu ou chaos : pas d'autre alternative.
Nous avons caché la lumière du Royaume sous le boisseau de l'Église. Maintenant, nous devons la mettre sur le boisseau, comme un chandelier. Alors nous les sauverons tous deux.
L'Église ne peut se revivifier qu'en devenant, au lieu d'une fin en elle-même, la servante du Royaume de Dieu, beaucoup plus vaste que l'Église. Car le monde appelle ce Royaume de toutes ses forces.
Ô Dieu, notre Père, en rejetant le Royaume, nous t'avons rejeté. Mais ta patience a eu raison de nous. Nous voyons à présent que ton Royaume est notre seule lumière. Aide-nous à la saisir. Amen.
Stanley Jones
(*) titre significatif, car l'histoire des siècles chrétiens est toujours baptisée "histoire de l'Église", et non "histoire du Royaume")
