L'esclavage ou la liberté
Imaginons une femme qui aurait travaillé comme domestique dans une maison, aurait été payée toutes les semaines pour son travail, sous la loi de son maître auquel elle aurait toujours cherché à plaire ; tout son travail n'aurait été que le fruit du devoir. A la fin, supposons que son maitre lui offre son amour et lui propose de l'élever du rang de servante à celui d'épouse, pour partager son sort. Dès cet instant, l'esprit même dans lequel elle servait n'est plus le même. Elle pourra continuer à faire les mêmes choses qu'auparavant, mais tout sera accompli avec des motivations différentes. Le vieux sens du devoir fait place à l'amour. Le terme froid de "maître" est remplacé par le terme empreint d'amour de "mari". "En ce jour-là... tu m'appelleras : mon mari ! et tu ne m'appelleras plus : mon Baal (mon maître) !"
Imaginez maintenant qu'au bout d'un certain temps, cette épouse commence à penser de nouveau à son humble condition d'origine et se laisse accabler par ces souvenirs, si bien qu'elle se sent indigne d'être l'épouse de son mari, au point qu'elle perd le sentiment intérieur d'être unie à lui. Qui douterait qu'après un peu de temps, le vieux sens du devoir à accomplir pour un salaire ne reprendra le dessus et chassera le sentiment nouveau du travail par amour ? Dans son esprit, l'expression ancienne "mon maître" prendra de nouveau la place du nom "mon mari".
Nous protestons contre la folie d'un tel comportement. Mais n'est-ce pas ce qui arrive aujourd'hui à de nombreux chrétiens ? La servitude du devoir prend le pas sur le service accompli par amour. Dieu devient dans l'esprit des chrétiens un contremaître sévère qui exige notre obéissance, au lieu d'être un Père rempli d'amour, qui la gagne.